« Ce n’est pas nous qui demandons à ceux occupent la plage de la libérer, c’est le gouvernement qui dit que la gestion du littoral relève du Haut conseil de la mer. La gestion du littoral ne relève pas, aux dires du gouvernement, de la commune (Golfe 4, Ndlr) ou des communes qui sont bordées par la plage, mais du Haut-conseil de la mer et du Préfet maritime ».
Ces propos sont de Jean-Pierre Fabre, au cours d’un point de presse organisé lundi au sujet de la polémique sur le déguerpissement imminent de la plage par les opérateurs économiques ayant installé des bars et autres restaurants tout le long de la plage. Ils s’entendent donc comme un démenti de la responsabilité imputée au maire de la commune du Golfe 4 au sujet de ce délogement imminent. « Ce n’est pas une affaire de Fabre qui chasse les gens », a déclaré le maire du Golfe 4, et d’indiquer que la décision gouvernementale porte les sceaux des ministères de l’Urbanisme, de l’Habitat et de la Réforme foncière, des Infrastructures et des Transports, de l’Environnement et de la Protection de la nature…
A en croire ses explications, ce n’est pas la plage du côté de la commune du Golfe 4 seule qui est concernée par ce déguerpissement imminent, comme certains ont tenté de le faire croire, mais tout le littoral de Lomé à Aneho, et donc les plages des communes du Golfe 1 et 6, des Lacs 1 et 2 aussi. Et d’ailleurs lors d’une récente réunion organisée à laquelle les préfets du Golfe et des Lacs et les maires des cinq (05) communes concernées ont été conviés, il a été reproché à ces derniers de signer des autorisations d’installation sur le littoral au mépris des dispositions légales, notamment le code de la marine marchande et le décret portant attributions du préfet maritime et organisation de la préfecture maritime. Tout porte même à croire, aux termes de ces textes, que ce n’est pas seulement la plage qui est concernée par la gestion du Haut-conseil de la mer, mais aussi les bords de la lagune, des cours d’eau, a-t-il précisé.
Les autorisations d’installation, faut-il le rappeler, ont été accordées par les anciennes délégations spéciales en place avant les locales de juin 2019 et l’élection des maires actuels. Mais c’est à ces derniers qu’il est demandé de faire déguerpir les occupants de la plage. Et c’est un délai de six (06) mois qui avait été accordé aux occupants pour libérer les lieux, à compter d’une réunion tenue le 17 août 2020 et la date butoir était le 16 février 2021. D’où la résurgence de la polémique.
Pourquoi alors déloger les occupants de la plage ? « C’est un projet régional (…) Ce n’est pas une affaire de Fabre qui chasse les gens », rectifie le maire Fabre, et d’indiquer que ledit projet concerne aussi le Sénégal, la Côte d’Ivoire, le Ghana, le Bénin et le Nigeria, bref tous les pays de la côté ouest-africaine.
La manière même de procéder, Jean-Pierre Fabre ne la partage pas. « Je ne suis pas les autorités togolaises, je suis de l’opposition, et comme vous le savez très bien, moi je sais comment faire. Si j’avais été à la place des autorités, j’aurais procédé autrement. Je discute, je sensibilise, j’informe, je dis qu’il vaut mieux qu’on fasse ceci, pendant qu’il est encore temps (…) J’explique la source des problèmes, que c’est un projet qui vient de loin. Et je suppose qu’à un moment donné, mes interlocuteurs comprendront que ce n’est pas moi qui les chasse de là. Moi je n’ai pas gouverné pendant 50 ans pour être habitué à la brutalit, à la violence », a-t-il signifié.