« Si des gens se sont essayés aux élections et croient pouvoir ressusciter leurs ambitions politiques dans le domaine de l’éducation, ce n’est pas tolérable ». Ces propos contenus dans le flot de déclarations du ministre de la Fonction publique, du Travail et du Dialogue social Gilbert Bawara, dimanche sur les ondes de la New World TV, ont échappé à l’attention du commun des citoyens. Mais ils renferment une forte allusion quant aux motivations de la grève observée ou lancée la semaine passée par le Syndicat des enseignants de l’éducation (SET).
Ces déclarations du ministre, jusqu’à récemment porte-parole officieux/officiel du gouvernement, sont une forte insinuation sur laquelle il sied de faire une halte. Gilbert Bawara insinue donc que le mouvement des enseignants la semaine dernière répond à des motivations politiques cachées. En d’autres termes, les responsables du SET seraient à la solde de politiques tapis dans l’ombre qui tireraient les ficelles. Même s’il n’a pas donné de nom de parti ou d’acteur politique, tout Togolais averti peut aisément savoir où ou plutôt vers qui orienter ses regards…
Est-ce cette suspicion qui explique la fermeté observée envers les premiers responsables du SET, traqués comme du gibier, cueillis les uns après les autres, gardés à vue plusieurs jours avant d’être libérés ? Ces relents politiques avancés sont-ils réels ou juste des prétextes pour justifier la chasse aux responsables du SET menée avec l’intervention (une fois de plus) du Service central de recherches et d’investigations criminelles (SCRIC) ?
Ces questions méritent leur pesant d’or et ont l’effet de semer du doute dans les esprits lorsqu’on considère ce paramètre selon lequel le SET n’est pas affilié à la STT et que ses leaders « sont parfaitement inconnus » des premiers responsables de la Synergie, comme relevé dans la déclaration liminaire lors de sa conférence de presse jeudi dernier, contrairement aux rumeurs distillées dans l’opinion selon lesquelles les meneurs du SET sont des dissidents de l’organisation conduite par Mme Nadou Lawson-Olukounle…